Saturnia-Muzak
Ayant tenté plusieurs formes d'association depuis 96, le Portugais Luis Simões a finalement opté pour le travail en solitaire. Même si cet opus compte quelques invités, Luis a tout composé, écrit et chanté, et joue quasi tous les instruments? sans démériter. Et le résultat prouve qu'il n'a pas eu tort. « Muzak » est un album fort intéressant. On est tenté d'énumérer ses disques favoris pour définir son style. Mais cette pratique s'avérerait par trop réductrice. Bien évidemment, le Floyd de Nick Barrett est largement présent, de même que le mouvement kraut cher à Ashra Tempel, Klaus Schulze et Tangerine Dream. Il emprunte aussi au space rock d'Hawkwind, mais sous sa facette la plus volatile. Nick Turner joue d'ailleurs de la flûte sur la seconde et excellente plage, « Organza ». Mais la recherche sonore et les rythmiques plus modernes qui jalonnent l'album font également référence à Portishead, alors que quelques ambiances surannées et désuètes rappellent Air. Enfin, la dernière plage glisse lentement sur les eaux du Gange. Et ni Ravi Shankar ni les Finlandais de In the Labyrinth ne la renieraient. Malgré une compo plus faible (« Kite »), ce trip psyché-cosmique et intemporel s'avère très recommandable.

Musiczine 15-05-2007  Progzélyte